« La démarche RSE se construit dans le temps. C’est un cheminement. Et plus l’ancienneté des projets est grande, plus les bénéfices identifiés sont forts ». comme le dit Karine Georges, responsable des études.
Lors de la 3ème rencontre annuelle RSE organisée par l’AFNOR à l’institut catholique de France, j’ai assisté à la présentation d’une étude présentant un état des lieux réalisé auprès de 408 organisations concernées. Cette enquête a été réalisée par l’AFNOR avec l’institut BVA et en partenariat avec Les Echos Executives en Octobre 2019.
Qui sont ceux qui s’engagent dans une démarche RSE ? Pourquoi le font-ils ? Les résultats sont-ils à la hauteur des objectifs poursuivis ? Quelles sont concrètement les actions menées ? Des questions qui ont été posées aux organisations interrogées.
Je partage avec vous ma synthèse des résultats de cette enquête, à la découverte des démarches RSE.
Pourquoi engager une démarche RSE ?
72% des professionnels interrogés considèrent la RSE comme un enjeu essentiel.
La démarche RSE permet de valoriser des actions existantes.
Le début de l’aventure commence souvent à partir de la valorisation des initiatives existantes. Ce qui est une bonne nouvelle puisque cela montre que c’est à la portée de toute organisation. N’avez-vous pas déjà initié des actions sur la thématique de la gestion des déchets, de l’énergie ou de l’eau ? Ces trois grandes thématiques environnementales sont souvent un point de départ privilégié. A moins que vous n’ayez préféré les conditions de travail ?
Des motivations ancrées dans la réalité économique.
Les 3 principales motivations pour engager une démarche RSE outre la valorisation des initiatives existantes sont la volonté de fédérer les collaborateurs autour d’un projet, de renforcer les liens avec les parties prenantes et l’obtention d’un avantage concurrentiel.
Ces motivations sont profondément ancrées dans la vie de l’entreprise et la recherche du résultat que ce soit côté engagement collaborateur, liens de confiance durable avec l’écosystème, ou enfin la différenciation d’avec les concurrents.
Les bénéfices sont au rendez-vous et se renforcent dans la durée.
Les bénéfices retirés correspondent aux attentes puisque 80% des organisations interrogées citent l’engagement des collaborateurs ainsi que le développement de l’attractivité et 75% déclarent se démarquer de la concurrence. C’est encore une bonne nouvelle de ce sondage !
Un autre impact très positif est l’innovation apportée par cet engagement , cité à 78% des organisations sondées. Chez les débutants (« les jeunes pousses » décrites dans le chapitre suivant) l’innovation est le bénéfice qui arrive au premier rang, à 62%. C’est aussi celui pour lequel l’écart entre débutant et initié est le moins fort (62%/87%).
La démarche RSE remplit les attentes initiales. Un message fort pour ceux qui hésitent en craignant d’investir du temps et de l’énergie à perte !
Car bien sûr, la démarche prend du temps, et comporte des difficultés. Elle ne se réalise pas en un claquement de doigt. Le manque de temps, la difficulté à mobiliser les collaborateurs en interne et le manque d’expérience ou de références pratiques sont citées comme principales difficultés sans dépasser les 52% de citations, ce qui reste inférieur au niveau des bénéfices. Des freins à prendre en compte en amont pour préparer le terrain et vivre au mieux cette expérience qui devient incontournable.
4 niveaux de maturité symbolisés par des arbres
4 arbres, 4 niveaux de maturité identifiés
L’AFNOR imagine 4 types d’arbres selon votre degré d’avancement sur le chemin de la RSE : Les jeunes pousses, les arbustes, les peupliers et les chênes.
Vous l’avez deviné, les jeunes pousses représentent ceux qui démarrent leur démarche RSE et les chênes ceux qui cheminent depuis 8 ans et plus.
A chaque arbre, ses actions types
Les actions entreprises par les jeunes pousses sont plutôt éparses et régies par l’opportunité. Cette démarche va permettre de les valoriser. Ces actions (moins de 5) sont liées aux conditions de travail et au développement local.
Les arbustes entrent dans une démarche plus structuré avec 5 à 9 actions qui touchent le recrutement (diversité et handicap à 55%,) les conditions de travail et parties prenantes( 59%).
Les peupliers eux, avec 10 à 14 actions, maitrisent ces basiques et se lancent dans des actions plus engageantes comme la réduction des déchets (69%), des consommations (60%). C’est à ce degré de maturité que les engagés travaillent leur raison d’être (60%).
Enfin les chênes ont véritablement une démarche globale et mènent des actions plus pointues comme la réduction des émissions de CO2, (80%), les achats responsables (78%) la protection de la biodiversité (61%) et l’économie circulaire (51%).
En toute logique, la démarche RSE s’approfondit au fil du temps.
De la valorisation d’actions existantes à une stratégie globale, cohérente intégrant des actions pointues, la progression se construit pas à pas.
Les bénéfices eux aussi s’affirment dans la durée.
Ainsi en est-il des bénéfices économiques comme la rentabilité, qui est renforcée chez les chênes à 49% contre 19% chez les jeunes pousses, le développement du CA qui passe de 19% avec les jeunes pousses à 44% pour les chênes, et pouvoir embaucher qui grimpe de 24% à 54% entre les jeunes pousses et les chênes.
Les actions en faveur de la RSE
Le TOP 3 des actions RSE
L’enquête a permis d’identifier le Top 3 des actions RSE selon les thématiques environnementales, sociales et sociétales.
Le tri des déchets est hors podium des actions environnementales car est considéré comme un prérequis à 81%.
La première action environnementale est donc la réduction des déchets (62%), devant la réduction des consommation d’eau et d’énergie (56%) puis des émissions de CO2 (44%).
Côté actions sociales, les positions sont les plus resserrées. Avec 69% des votants pour l’hygiène et la santé des parties prenantes en Top position, suivi par les conditions de travail (66%)et l’inégalité H/F (64%).
Enfin, concernant les actions sociétales, la réflexion sur la raison d’être et les valeurs occupe la deuxième place avec 53% de citation, entre l’ancrage et le développement local (57%) et l’action anticorruption (49%). Ce rang s’explique par le fait que cette action/réflexion n’est entreprise qu’arrivé à un certain degré de maturité de la démarche RSE symbolisé par le peuplier, 3ème stade sur 4 du cheminement.
A noter la veille réglementaire est considérée elle aussi comme un pré requis à 73%, donc hors podiums.
Valorisation de la démarche RSE
La valorisation de la démarche RSE est déclarée être un enjeu important pour 90% des sondés. Ce qui montre une certaine unanimité quelle que soit l‘ancienneté dans la démarche.
De quoi s’agit-il exactement ? On peut supposer qu’il s’agit ici de communication aussi bien en interne qu’à l’ensemble de son écosystème et au-delà pour collecter les bénéfices cités plus haut. Une volonté affirmée de ne pas laisser au hasard ou à la curiosité de l’interlocuteur la découverte des actions réalisées et au contraire de brandir fièrement l’étendard de la RSE pour être reconnu comme un acteur de la Cité.
Il serait intéressant d’approfondir ce point et de savoir quelles sont les actions de valorsation mises en place en ce sens. Peut-être pour l’étude 2020 ?
Ces actions servent l’image et l’attractivité de l’organisation. Il convient donc de les intégrer dans la stratégie de l’entreprise laquelle sera valorisée par la stratégie de communication.
→Et vous, où en êtes-vous ? Hésitant ? Déjà engagé ?
Vous reconnaissez-vous dans cette enquête ?
( ⬇️ L’espace commentaire, c’est tout en bas… ⬇️)
Coach professionnel certifié RNCP, Consultante en stratégie et communication des organisations.
Sophie Courtant aide les organisations à créer un trait d’union entre leurs valeurs et celles des individus, membres de leurs écosystèmes.